ZONE EURO: LA CRISE EST DEVENUE STRUCTURELLE ET DOIT POUSSER A LA REHABILITATION DES PETITES STRUCTURES ENRACINEES

Publié le par JEAN DU TERROIR

                Cela devait arriver : les dirigeants européens eux-mêmes commencent, par moments du moins, à admettre l’évidence à savoir la faillite prochaine quasi-inéluctable de la Grèce et, à travers elle, l’hypothèse qu’ils craignaient le plus à savoir le risque de contagion aux pays latins qui ne peut évidemment pas s’arrêter aux Alpes et aux Pyrénées et ce, d’autant plus que les trois mastodontes bancaires qui ont déjà défrayé la chronique à travers divers scandales comme l’affaire Kerviel seraient directement concernées sans pouvoir cette fois espérer leur « salut public ».

 

                           Si la chute de valeur de l’euro ne constitue pas un mal en soi, du moins pour le peu d’industries subsistant dans les pays « latins » de l’Union européenne, ce qu’elle traduit est très préoccupant, surtout si l’on prend en compte la « planche à billets » maximale pratiquée par les Etats-Unis d’Amérique alors même que les traités européens interdisent théoriquement ce phénomène ainsi que ce qui s’y trouve correllé comme l’inflation des matières premières, nécessairement pénalisante pour l’économie, la poursuite de la dévaluation volontaire des monnaies asiatiques et, parallèlement, les investissements massifs des principaux pays émergents, non plus vers les dettes souveraines occidentales elles-même mais vers les infrastructures de l’Union européenne, empêchant sans doute un écroulement total.

Nous vous renvoyons ici de Georges Berthu concernant la multiplicité des origines des crises, alliant keynésianisme d’endettement et mondialisme de dérégulation dans le contexte particulier de l’Union européenne avec la philosophie générale affichée récemment par Jacques Attali, personnage me plaisant beaucoup moins mais présentant l’intérêt de développer un scénario malheureusement crédible tout en défendant la nécessité pour les populations de s’y préparer .

 

                                 Si le phénomène de bulles spéculatives est indéniable et régulièrement dénoncé ici, il se trouve facilité par une logique d’interventionnisme public au profit du libre-échangisme ce qui n’est pas le moindre des paradoxes.

On sait que c’est tout le paradoxe français de laisser spécialisées nos secteurs « à forte valeur ajoutée » en pratiquant l’assistanat pour les exclus, paradoxe que le gouvernement Fillon a plutôt échoué à éradiquer, sans doute par crainte de déplaire à la fois chez les « gagnants » et chez les « perdants » de la mondialisation mais ce phénomène se pratique aussi d’une certaine façon dans les politiques publiques européennes à travers une Politique Agricole Commune qui subventionne essentiellement les grandes exploitations, accélérant d’ailleurs leur endettement, selon le principe de la Division Internationale du Travail.

Cela se traduit par l’élimination de la petite agriculture à la fois devant la grosse agriculture subventionnée mais aussi devant les importations des pays du Sud à bas coût, ne nourrissant plus les populations dans les deux cas , malgré le phénomène de « surproduction » par rapport aux normes (et le gaspillage alimentaire !), et incitant à un interventionnisme public d’assistananat ou de bulle.

 

             Ce raisonnement à « grosse échelle » est nuisible parce qu’il incite aux importations, parce qu’elles sont à un moindre coût direct « apparent » et à l’assistanat, parce que cela semble apparement moins cher que l’aide à l’embauche dans les secteurs productifs

 

C’est pourquoi, avant que la rigueur ne soit vraiment installée, il convient d’entrer dans une logique de petites structures, ancrées territorialement comme des petites entreprises ou…des petites administrations localisées qui seront par nature plus efficaces parce que mieux enracinées dans un territoire.

 

Bien sûr, cela n’exclut pas une intervention étatique qui, mieux que l’abandon stupide du nucléaire, pour des raisons déjà évoquées, pourrait aider à des emplois liés à l’économie durable comme la  fabrication de panneaux solaires.

 

             Je note avec plaisir que le Gouvernement cherche à imposer une journée de travail pour les  bénéficiaires de minima d’assistanat en même temps qu’il cherche aussi à favoriser l’encadrement militaire pour les jeunes délinquants. Encore une fois, s’agissant de l’Afghanistan comme de la Lybie, il s’agit de ne plus intervenir en masse tout en usant les bénéfices de l’intervention (du pétrôle avec le C.N.T. par exemple), ne laissant que quelques vétérans « accompagnateurs » et n’excluant pas la solution de la partition.

Cela renvoie bien sûr à une dimension géopolitique et, à l’heure où l’actualité fait abusivement critiquer la Françafrique, il convient d’utiliser ces liens également de manière économique, important si possible davantage de matières premières (sauf produits agricoles pouvant être produits chez nous en vertu d’une agriculture vivrière qui doit être développée chez eux comme chez nous) . Je suis bien conscient qu’il ne s’agit pas comme pour le Portugal et son ancienne colonie brésilienne de « renversement de tendance » justifié par les nouvelles circonstances mais c’est une piste..

 

                 Une piste désormais davantage exploitable, dès lors que l’on favorise la fin des grandes migrations par la diminution de « pompes aspirantes » et la réhbilitation des frontières, qu’une utopique Union européenne qui, dans sa structure même de « gigantisme » affiché », s’avère incapable d’affronter une crise économique et financière qu’elle a contribué par certains points (délocalisations, encouragement à l’endettement public, interventionnisme en même temps que rigidité monétaire avec les mauvais aspects de tous les côtés) à favoriser, s’avère en tout cas incapable de résoudre. Si je comprends cette volonté gouvernementale affichée de ne pas laisser la crise de propager à tous les pays, l’Allemagne se croyant à l’abri, il serait dommage de miser tout le salut de l’Europe sur cette solution impossible au point d’exclure quelques petites mesures de bon sens qui, comme la réforme des retraites, pourraient contribuer à préserver quelque temps la qualité de la signature comme des taxes sur les produits d’importation.