LA LUTTE CONTRE LES GASPILLAGES ET LA LIMITATION DES DEPLACEMENTS CONSTITUENT LA VERITABLE ECONOMIE/ ECOLOGIE DE DEMAIN

Publié le par JEAN DU TERROIR

                     En cette période sinistre où les syndicats ne reculent devant vraiment rien, y compris devant le risque d'aggravation de la situation économique mêlée d'incidents généralisés avec des "casseurs", devant une réforme ne visant "qu'"à sauver certes provisoirement le régime de retraite par répartition- dans la mesure où le report de l'âge légal à la retraite de 60 à 62 ans est en l'état l'une des seules solution pour diminuer la dépense publique sans diminuer la consommation et donc la recette publique-, il s'importe de s'interroger sur la véritable motivation de leurs alliés "ecologistes".

Certes, le "blocage" des approvisionnements d'essence peut inciter à l'utilisation des transports en commun dans les agglomérations mais si ceux-ci sont justement en grève?

Pour ma part, je pense que le Gouvernement doit rester ferme et prendre le risque d'un certain "blocage" ponctuel de l'économie non seulement parce que cette remise en cause du droit à l'inactivité rémunérée à 60 ans est nécessaire pour revaloriser le travail "local" et diminuer la dette mais aussi parce qu'il pourrait paradoxalement générer une mutation plus rapide vers une "économie durable" que j'appelle de mes voeux. Il vaut mieux aujourd'hui que les Français apprennent à consommer peu et à moins entretenir des bulles comme l'immobilier quitte à ce que cela génère dans un premier temps une baisse du Produit Intérieur Brut, indicateur d'ailleurs artificiel qui ne tient pas vraiment compte du "bien-être" humain et social.

 

Pendant longtemps, la société de consommation de masse a reposé sur une augmentation de richesse  liée à l'industrialisation et au productivisme agricole non seulement parce que ceux-ci provoquaient une augmentation du niveau de vie mais aussi parce que, en France tout spécialement, un "Etat-Providence" se chargeait de redistribuer ces richesses afin d'assurer que, conformément au bon vieux modèle fordiste dans les usines, tout le monde et surtout les "classes populaires" consomment incitant à l'augmentation de la production selon la bonne recette keynésienne.

 

Le problème apparent est venu lorsque la mondialisation avec sa variante européenne a permis la généralisation des capacités de production notamment dans ce que l'on appelle les "pays émergents" alors que, au même moment, le consumérisme effreiné incitait les populations des Etats occidentaux à "se reposer sur leurs lauriers" en développant un certain mode de vie permis désormais par cette nouvelle société mais par certains côtés assez peu compatibles avec des emplois "fatiguants", "peu qualifiés", agricoles ou industriels pour y profiter soit des emplois administratifs "protégés" soit des emplois liés aux bulles spéculatives (finance, immobilier) sans parler bien sûr des emplois liés au commerce et au tourisme. Dès lors, les emplois du secteur secondaire nécessaires à ce mode de vie se sont dirigés vers les "pays émergents", alors même que, l'on s'en est rendu compte depuis le début mais la chose devient accrue maintenant que la croissance ne suffit plus à pallier l'endettement, la perte de ces emplois a privé l'Etat-Providence des ressources indispensables pour continuer à...fonctionner. D'où la spirale de l'endettement public auquel dans les pays anglo-saxons au moindre "Etat-Providence" mais aux dépenses militaires (in)conséquentes, correspondait en outre un endettement privé doublé d'une spéculation qui s'exerçait aussi sur les entreprises françaises, celles du CAC 40, dont les actionnaires n'étaient plus favorables à l'implantation territoriale et à l'activité "durable" et finalement aussi sur l'Etat-Providence contraint de respecter les intérêts des grands groupes pour s'endetter à faible coût. Sachant que, comme le capital des grands groupes du CAC 40, la dette de l'Etat est essentiellement détenue par des "non-résidents", grands groupes ou autres "zinzins" ce qui en dit long sur les marges de manoeuvre visant à atténuer le différentiel "train de vie"/financement. On sait que ce mécanisme malsain a épargné l'Allemagne, grand producteur industriel, mais s'est étendu, à la faveur de l'euro encourageant la spirale de l'endettement public et la consommation inflationniste, aux pays du Sud de l'Europe qui, privés des ressources fiscales françaises, ont néanmoins constitué des bulles de consommation et de spéculation sur leurs territoires non sans avoir concurrencé les productions agricoles françaises. Pendant ce temps, les "pays émergents" se mettaient à produire au mépris de toutes les exigences écologiques (nous y voilà!) tandis que les "classes moyennes" se sentaient à leur tour attirés par le mirage consumériste et que, dans les pays du Tiers-Monde, l'on encourageait eux aussi à l'agriculture productiviste au détriment de l'agriculture vivrière en attirant vers l'Europe aussi bien "élites" moins exigeantes que les indigènes que "misère du monde"  voulant profiter aussi de "l'Etat-Providence" de leur ancienne colonie.

 

Voilà que la mondialisation s'est avant toute traduite par un déséquilibre encourageant les échanges exagérés-la tragédie de la marée noire en est un exemple, une recherche de l'intensification des modes de production industriel et agricole ainsi qu'un encouragement à un excès de consommation d'autant plus exagéré qu'il apparaissait encouragé par le mécanisme de la dette et de la spéculation.

 

J'indiquerais ici que la question de l'endettement public s'approchant du "seuil d'inefficacité" de la dépense publique modifie un peu la donne en obligeant d'accepter un peu de "décroissance" sans exclure les technologies "vertes" bien sûr mais aussi les technologies sources de productivité dès lors qu'elles ne se traduisent pas par trop de suppression d'emplois privés en province.

 

 

 

               Ce débat mérite d'être étudié à la lumière actuelle de la question des dérèglements climatiques qui semble curieusement monopoliser l'attention des écologistes.

 

Etonnament, ou influence des "néo-cons" nord-américains qui allient conservatisme moral et ultra-libéralisme dans sa version libre-échangiste, pas mal de personnes au sein du monde "traditionnaliste" voient dans la théorie du "réchauffement climatique" une escroquerie intellectuelle, ce qui est possible en soi, mais aussi un lobby et une théorie à combattre, comme si ses principaux ennemis intellectuels n'étaient justement pas les défenseurs de "l'American way of life" mondialisé et assisté par la dépense publique. Car la nécessité d'une "économie durable" aujourd'hui passe avant tout par la réhabilitation de l'identité et du terroir, ainsi que par la diminution du consumériste inflationniste assisté.

C'est donc en partie parce que l'on a voulu faire fi des réalités, des identités nationales et régionales et parce que l'on veut consommer "toujours plus" que l'on génère un potentiel de crise grave car ce mode de vie repose sur l'exploitation intensive des ressources naturelles. Une augmentation du prix du pétrôle aura un effet direct sur le prix des céréales puis sur le prix de la viande dans ce système! Heureusement, une partie de la droite conservatrice ne se limite pas à dénoncer le "complot" et met en concordance son traditionnalisme avec un certain "écologisme" non socialiste et non mondialiste! Par exemple, le Gouvernement a contribué au "développement durable" en refusant de céder face aux grèves concernant la seule réforme permettant d"alléger théoriquement la dépense, à condition que les entreprises acceptent d'employer des "séniors" sans alléger la recette en poussant les gens à s'organiser autrement et en relevant la contribution versée à E.D.F. qui responsabilisera davantage les agents tout en finançant l'énergie photovoltaïque (tout en maintenant à flots le secteur nucléaire civil et militaire qui permet de faire d'autres "économies") autrement que, par des aides "fiscales" qui, on le voit avec l'immobilier, ne font qu'entretenir l'inflation et les "bulles".

 

Plutôt qu'à l'administration ou aux représentants des secteurs à "bulles" (immobilier, finance) ou à recettes mal réparties (tourisme, retraites d'ailleurs génératrices d'aggravation de la dette), il vaut mieux faire confiance à ceux qui représentent ce que Maurras appelait le "pays réel".

 

La Coordination Rurale, par exemple, se veut être force de propositions, par une PAC, durable, plus efficace et moins coûteuse, qui serait un atout majeur pour réconcilier les citoyens avec l’Europe et intégrer de manière apaisée les Etats membres rentrés dans l’Union. Des mesures phares comme la défense du concept d’exception agric...ulturelle à l’OMC, et la mise en œuvre de la TVA sociale, constituent pour la CR le socle d’une PAC régulatrice des productions et des marchés, dans le cadre d’une préférence communautaire rétablie. Cette réforme devra permettre, "tout en ne nuisant pas aux pays tiers, d’assurer l’indépendance alimentaire de l’UE, de préserver la sécurité et la santé des populations, de respecter l’équilibre social et d’occuper harmonieusement le territoire, tout en garantissant à chaque agriculteur de l’Union Européenne des prix rémunérateurs pour son travail".

 

                      Enfin, il faut préciser que la véritable écologie passe par la réconciliation avec les activités agricoles et pastorales traditionnelles-la brebis plutôt que le loup, la chasse plutôt que le chevreuil" et, dans son principe, implique de rompre avec la logique de la "consommation inflationniste" entretenue par l'Etat-Providence en même temps qu'avec la mondialisation vecteur d'une trop grande généralisation des échanges et d'une déstructuration des "terroirs".

 

 Je réclame donc l'introduction dans le débat écologique/économique de ces deux précisions d'une écologie compatible avec les activités économiques traditionelles mais aussi avec les technologies favorisant les économies d'énergie et s'apuyant sur une limitation d'un consumérisme keynésien désormais obsolète ainsi que d'un euromondialisme défavorisant structurellement l'économie "durable de proximité"

 

 

 

Publié dans Jeunes Entrepreneurs

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