LA COMPLEMENTARITE ENTRE TRADITION ET MODERNITE : LA MATRICE ET LA SOLUTION VERS D’AUTRES NECESSAIRES COMPLEMENTARITES

Publié le par JEAN DU TERROIR

 

 

                   La crise économique que nous subissons à travers ses deux manifestations principales que sont l’aggravation des finances publiques des principaux Etats occidentaux et la reprise des logiques spéculatives malgré leur lien évident avec la crise traduisent bien le danger d’une économie mondiale basée sur le profit à court terme, dénué de toute vision d’avenir.

Ceci tandis que l’échec du sommet de Copenhague a semblé montrer quant à lui l’incapacité des Etats à se mettre d’accord au niveau mondial sur des sujets concernant pourtant directement l’avenir de la planète et de l’humanité.

En fait, les questions écologiques apparaissent intrinsèquement liées à la logique du « vivre au dessus de ses moyens » et c’est pourquoi je la rattache à la logique du « court terme ».

La volonté affichée des Français de maintenir un mode de vie que, sur un plan strictement financier au niveau global, ils ne devraient plus pouvoir se « payer », s’explique aussi par un décalage vis-à-vis du « réel » qui se traduit aussi par une déconnexion de leur mode de consommation des exigences de leur environnement, nous en reparlerons…

 

                   Ne nous leurrons pas, s’il est exact que « l’Etat-Providence » français a considérablement amorti la crise, du fait du maintien du pouvoir d’achat engendré-au prix néanmoins d’une aggravation de la dette publique- son fonctionnement même traduit exactement la même problématique que les « bulles spéculatives » anglo-saxonnes : un financement du confort occidental sans en assurer les moyens de production -transférés à l’Extrême-Orient- à savoir une problématique du « court terme ». En effet, de même que les spéculateurs boursiers détenteurs d’une partie du capital des grandes entreprises privilégient la « rentabilité » immédiate au détriment des investissements plus conformes à une logique de projet-ce qui se trouve d’ailleurs directement à l’origine de cette « crise financière » dont l’affaire des supprime (justifiée d’ailleurs par la stratégie de la « prophétie auto-réalisatrice » de la montée permanente des prix de l’immobilier)- peut les conduire à ordonner des délocalisations et des abandons d’activité ou d’investissement à intérêt trop lointain, les agents publics trop attachés à leurs « droits acquis » mais aussi les retraités du secteur privé désormais « à crédit » ou les « Français moyens » soucieux du confort de vie urbain en partie financé par la collectivité raisonnent aussi sur le « court terme ». La seule différence est que, permettant au moins une certaine consommation, la « bulle » que constitue la dette publique n’a pas encore explosé.

Ce qui n’atténue en rien sa fragilité du fait de sa dépendance vis-à-vis du secteur financier (que deviendrait-elle en cas d’élévation des OAT ?) ainsi que tourisme international qui l’atténue.

 

                 Vous souvenez-vous de mon article de juillet 2008 sur l’inflation des ressources naturelles aujourd’hui obsolète…en apparence car la  crise financière n’a fait que mettre fin à la « surconsommation » génératrice d’inflation puisque « tout ce qui est rare est cher » ?

Le mode de consommation de masse avec son soutien très français que constitue l’ « Etat-Providence », alors que les « solidarités naturelles » auraient davantage tendance à privilégier l’épargne ou une consommation davantage compatible avec le « développement durable »- encourage indiscutablement à un certain gaspillage et ce, d’autant plus que la tertiarisation et la mondialisation ont renforcé la mauvaise répartition du « territoire », directement à l’origine de l’inflation immobilière dans l’agglomération parisienne comme de celle des produits alimentaires de première nécessité. Car la montée en puissance des grandes centrales d’achat se retrouve nuisible aussi bien pour les producteurs, confrontés en France à de trop gros coûts de production-que pour les consommateurs-confrontés à des prix  trop élevés eu égard à ces "économies d'échelle", moins intéressantes en rapport "qualité-prix" que se fournir au plus près du producteur. Le gigantisme favorise théoriquement les « économies d’échelle » tout comme la mondialisation. Mais au détriment d’une activité peut-être moins "rémunératricd" pour l' « Etat-Providence » à première vue mais davantage nécessaire au tissu social.

 

 

                     Nous savons bien que l’épuisement des matières premières se caractérise par une inflation.

Il est exact que l’agriculture productiviste mondialisée a induit un dysfonctionnement dans le mode de consommation, autrefois basé sur une alimentation traditionnelle « durable » et aujourd’hui basé sur une alimentation « artificielle » transitant nécessairement par les grandes surfaces. Comment, sans même parler des « marges », ne pas voir l’impact inflationniste de cette dépendance si l’on pense à l’impact de la hausse du carburant sur les céréales dont on alimente le bétail parce que l’on a démembré les paysages de bocages ? Au niveau national, il est tout de même absurde que les fruits et légumes bio soient si « rares » et si chers alors qu’il est facile de les produire dans notre pays.

On ne peut concevoir un « développement durable » sans référence à un mode de société traditionnelle, par nature inscrit dans la continuité et  cela vaut aussi bien pour les pays occidentaux-dont la société de consommation de masse devient trop coûteuse faute de production localisée des biens correspondants- qu’aux pays émergents-qui profitent abusivement de conditions de travail indécentes au risque de voir leurs populations adhérer elles aussi au mode de vie occidental- et encore aux pays du Tiers-Monde dont l’encouragement à l’exportation de leurs produits au détriment de leur économie vivrière et de leurs populations au détriment de leur équilibre social et identitaire s’avère dangereux pour leur cohésion-.

 

                   S’agit-il pour autant de revenir à un mode de vie ancestral en faisant fi des réels progrès sanitaires et sociaux qu’ont généré indiscutablement les « Trente Glorieuses » ? Vous savez bien que mon raisonnement n’est pas « manichéen » et c’est pourquoi je prône volontiers la problématique de la continuité entre tradition et modernité.

Pour remédier à ce double problème économique et écologique, le Gouvernement a bien  compris que, ne pouvant plus compter sur une industrie et une agriculture peu « rentables » dans un cadre mondialisé qu’il n’est pas vraiment question de remettre en cause-dommage car les taxes sanitaires et environnementales aux importations règleraient bien des problèmes-.

La recherche, les travaux visant les économies d’énergie mais aussi le développement de l’ « économie verte » impliquent certainement certains sacrifices sur le court terme.

Même en dehors de la recherche sur les technologies "éco-compatibles", il ne s’agit pas de prôner la décroissance mais de prôner une économie moderne mais traditionnelle, de proximité où économie et écologie vont de pair sous le patronage de la tradition. Cette tradition implique une harmonieuse répartition des populations sur le territoire, conformément à leur ancrage traditionnel.

La répartition sur le territoire en limite les effets pervers car, autant la généralisation du modèle de la « société de consommation de masse » reste gênante à l’échelle d’une agglomération surpeuplée, autant ce   mode de consommation peut au moins présenter l'avantage de faire vivre les territoires par la  réinjection du « pouvoir d’achat » dans les commerces locaux et, si possible, les petits commerces et artisans et c’est là que les « services publics » locaux peuvent comporter un certain intérêt. Par ailleurs, la possibilité de conserver les ascendants à domicile ou un minimum d’installation « fermière » permet d’assurer une certaine autosuffisance de toutes façons, ne serait-ce qu’avec une basse-cour ou un jardin potager. Cette proximité permet en tout cas de « court-circuiter » les grandes centrales sources d’inflation…

 

 

                                    Cette valorisation des solidarités naturelles implique bien sûr de prendre des risques, risques de nature diverse :par exemple pour les pouvoirs publics de se priver de recettes fiscales-que peuvent amener certaines centrales d’achat ou n’importe quelle entreprise- à court terme pour permettre une véritable relocalisation des entreprises, mais aussi d’utiliser des dépenses d’ « assistanat » pour favoriser l’artisanat ou l’insertion dans le secteur privé. Nous pensons que cette « privation » de recettes publiques sera rapidement réinvestie et ce, de manière saine, car il ne s’agit pas d’accorder des cadeaux mais d’encourager à la relocalisation et à l’ « éco-compatibilité » de l’activité.Il s’agit bien sûr d’un choix de société entre la « socialisation » de la « charité » qui implique souvent un forme d’assistanat-celle du « solitaire solidaire »- et une société basée sur la valorisation des compétences de chacun et les solidarités naturelles.

Plutôt que de compter sur l’Etat-Providence pour atténuer les effets de la mondialisation, je propose d’atténuer la mondialisation pour remettre en cause l’utilité de l’Etat-Providence au nom d’une vision humaine, traditionnelle et durable de la société.

 

                                     Cela implique de risquer quelques soucis diplomatiques de court terme, pénalisant certaines importations « déloyales »-le krach économique de certains pays méditerranéens pourrait être l’occasion-mais aussi encourageant le retour au pays aussi bien de manière négative-ceux qui n’ont pas respecté les usages du peuple d’accueil-  comme de manière positive-ceux qui, ayant appris à travailler chez nous, doivent faire partager    leur peuple de leur expérience.

 

                                         Ces risques doivent être pris au nom d’une tradition politique de continuité et cela se vérifie au niveau « diplomatique » : la France a sa place en Europe comme dans le cadre de la francophonie ou de l’Union Pour la Méditerranée. Cela implique la croyance en une mission, un projet pour la France dépassant celui des enjeux électoraux. Cette mission, dont la préservation de l'équilibre du monde arabe a remplacé la préservation de l'équilibre du monde germanique, comporte des aspects culturels qui lui sont propres.

 

                                            La gestion de ces risques implique une  cohésion « identitaires » des peuples et des habitants des territoires, car la proximité affichée permettra certainement. En tout cas, la cohésion des peuples se (re)construit sur le long terme, impliquant la notion de transmission.

Car la notion de « transmission » doit être remise au goût du jour dans le cadre d’une action construite et c’est valable à plusieurs niveaux.

Renvoyant Fichte et Renan dos à dos, je pense que l’identité ne s’oppose pas à une certaine volonté d’appartenance dès lors que celle-ci se trouve validée par l’histoire.

Laquelle cohésion implique avant tout une cohérence et c’est là que j’en viens à ma notion de complémentarité entre identité locales et identité nationale.

Il n’est pas question je l’ai déjà dit d’opposer l’ « Etat-nation » à ses composantes locales, territoriales, composantes essentielles des « solidarités naturelles » mais au contraire de favoriser leur complémentarité ce qui, en termes de « politiques publiques », passe par le « principe de subsidiarité », conformément à la doctrine sociale de l’Eglise exprimée dans « Quadragesimo Anno »

 

                                             Cela me donne l’occasion de conclure grâce à la complémentarité la plus importante, la plus « atemporelle » soit celle qu’a souligné Benoit XVI soit entre foi et raison

                     

 

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C
<br /> merci d'avoir feuilleter mon blog<br /> bonne soirée<br /> <br /> <br />
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C
<br /> comment vendrez-vous vos vins si les pays anglo-saxons font définitivement faillite?<br /> Et comment vont vivre les Alpes Maritimes sans tourisme?<br /> <br /> <br />
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