IL Y A UNE VIE APRES LA CRISE : IL NE TIENT QU'A NOUS D'EN TIRER LES LECONS POUR REPARTIR SUR D'AUTRES BASES A PARTIR DE JUIN 2009

Publié le par JEAN DU TERROIR

              Aux aléas de la Bourse et au sauvetage in extremis de certaines grandes banques d'affaires à grand renfort d'argent public a a succédé un début de récession, une aumentation du chômage et des difficultés sectorielles dans des secteurs comme le bâtiment ou l'automobile.
 
La France elle-même, malgré la forte dépendance de son économie à la puissance publique qui, lourdement pénalisante en temps normal, permet peut-être de "limiter la casse" en période de circonstances exceptionnelles,  a connu un début de récession avec une croissance négative au deuxième trimestre 2008. Toutefois, si l'on parlait déjà de la crise des subprimes outre-Atlantique à l'époque, l'attention des Français était alors focalisée sur les problèmatiques de pouvoir d'achat induites par les tensions inflationnistes, spécialement concernant les énergies et produits alimentaires ainsi que l'immobilier.
 
Aujourd'hui, comme en 1993 juste après l'ouverture des frontières intérieures à l'union européenne, les inquiétudes relatives à l'emploi semblent prendre le  pas sur les inquiétudes relatives à l'inflation alors que, peut-être justement, l'arrêt relatif de cette dernière contient en elle les germes de la fin de la crise.
 
La désinflation:
 
             En effet, cette crise se caractérise par une certaine "désinflation" totalement étrangère à la politique des taux d'intérêt de la BCE, dont la politique absurde- conséquence de l'indépendance statutaire a su brimer la croissance et l'emploi sans empêcher l'inflation spectaculaire à laquelle nous avons assister jusqu'à cet été.
La récente baisse des taux d'intérêt, pour nécessaire qu'elle soit,  reste tardive, insuffisante et parfois inutile car ne remédiant pas au problème d'intérêt de la crise de confiance généralisée du crédit interbancaire dont aurait besoin l'économie réelle.
 
Or, une baisse des prix quant à elle ne peut que relancer la consommation et les investissements à moyen terme...pour peu que le nombre de chomeurs n'augmente pas spectaculairement et que l'activité économique n'en soit pas bouleversée.
 
La redistribution des cartes
 
           Au niveau de l'environnement économique et des délocalisations en revanche, le bilan peut apparaître largement négatif voire catastrophique et pas seulement pour les motifs déjà avancés sur le rôle de la crise du crédit dans la récession mondiale. En effet, nous nous réjouissions il y a quelques mois que le haut niveau du prix du carburant pouvait entraîner une réhabilitation de "l'économie de proximité" qui nous tient à coeur. Cet aspect positif réel est-il désormais compromis? Cela appelle deux précisions:
Tout d'abord, la chute du baril du pétrôle traduit davantage une chute de son utilisation  liée justement à la crise mais aussi à un choix des ménages devant le haut niveau des prix. Elle accompagne donc plus qu'elle infirme le processus de redistribution des cartes.
Ensuite, la crise semble toucher de plein fouet la croissance chinoise ainsi que les exportations indiennes-et donc ce que nous avons toujours appelé la "concurrence déloyale", qui, par certains côtés, ont plus à perdre que nos économies européennes déjà affaiblies par leurs faiblesses structurelles et par le trop haut niveau de l'euro.
A ce sujet justement, prenant conscience que le niveau élevé de l'euro ne signifiait pas prospérité économique, les spéculateurs ont abandonné la monnaie européenne provoquant une certaine baisse qui, dans un second temps, ne peut que favoriser ce qui reste de nos exportations.
D'ailleurs, la limitation de la spéculation que constitue l'éclatement des "bulles" ne peut que favoriser l'économie réelle.
 
 
La réhabilitation de l'économie réelle
  
 
              Au niveau du bouleversement  et de la structure de l'actitivité économique elle-même, il se peut que l'on assiste à la fin de la dissociation entre le capital et le travail.
En effet, nous défendons aussi l'idée d'entreprises qui investissent en vue d'un développement durable au lieu de rechercher une rentabilité de court terme garantie par les actionnaires et cela doit malheureusement souvent passer par le crédit. Or, si de bas taux d'intérêt sources d'un "argent facile" peuvent effectivement faciliter la spéculation-contre laquelle nous entendons lutter-ils sont avant tout un gage de développement de "l'économie réelle".
A cette aune-là et à la condition que cette dernière en profite,  le plan d'aide aux banques était une nécessité et j'en viens au quatrième effet bénéfique de la crise
 
Le retour du politique
 
            A travers l'excellente mesure qu'a constitué le fonds d'investissement souverain dans un contexte où la charge des emprunteurs s'alourdit mécaniquement, la crise a amené les gouvernements des Etats membres et la présidence française de l'union européenne-nous rédécouvrons ainsi le Nicolas Sarkozy de la campagne présidentielle inspiré par Henri Guaino- a une logique de pragmatisme et de coopération internationale à géométrie variable qui constitue précisément notre vision de concevoir l'Europe "euroréaliste".

La Banque Centrale Européenne elle-même a fini par plier concernant ses taux d'intérêt, bien que cela apparaisse trop tard pour contrer la déflation et la récession, la preuve en est que les organismes bancaires, victimes d'une crise de confiance, ne répercutent pas cette baisse des taux directeurs. Il n'empêche que la baisse des taux d'intérêt, à condition qu'elle s'applique à l'activité et non à la spéculation ce qui implique des mesures, elle est le seul moyen de dégripper l'économie en garantissant le crédit interbancaire.
 
Nous aurions aussi souhaité un plan de relocalisation des entreprises  comme le président du conseil général de la Vendée, notre référence en termes de développement durable et d'attractivité des entreprises, plan de relocalisation des entreprises au niveau européen et c'est là que nous touchons aux limites du système européiste.

Les limites du système euromondialiste

             De toutes façons, les "bonnes mesures" prises ne s'inscrivent pas dans le cadre du traité de Lisbonne et c'est tout le paradoxe de la volonté affichée de Nicolas Sarkozy de refuser de confier la présidence de l'Union européenne à la République Tchèque à partir du 01er janvier prochain sous le fallacieux prétexte que son président souhaite respecter la  volonté affichée à trois reprises par les peuples européens et non des moindres. Enfin, si Nicolas Sarkozy parvenait à cet objectif, cela nous donnerait encore davantage raison puisqu'il contribuerait en partie à relancer l'Europe en profitant justement de l'inapplcabilité du traité de Lisbonne!
 
 
Plus grave : nous avons montré dans notre dernier article la Commission s'oppose pour l'instant au plan de relance bancaire récemment voté, ne sacrifiant rien à son dogme qui, confondant allègrement entretien de l'assistanat et soutien à l'activité, continue à considérer la relance comme une entorse au principe de libre concurrence.

Tout aussi grave mais passé relativement inaperçu : la Commission a négocié récemment avec la Tunisie en vue d'un libre-échange total, alors que ce pays est un exportateur redoutable dans certains domaines...au même titre que peut l'être aussi la Turquie, dont la révision constitutionnelle de juillet dernier permet désormais l'adhésion sans referendum!
 
EN TOUT CAS, EN S'OPPOSANT RECEMMENT AU PLAN D'AIDE BANCAIRE VOTE PAR LES PRINCIPAUX ETATS ET EN LANCANT DES NEGOCIATIONS EN VUE D'UN LIBRE-ECHANGE TOTAL AVEC LA TUNISIE, LA COMMISSION DE BRUXELLES MONTRE A NOUVEAU SES VELLEITES DE RETOUR DANS LE MAUVAIS CHEMIN.

Alors, face aux éléments d'indicutable bonne gestion de crise par Nicolas Sarkozy, il faut savoir conserver la tête froide et continuer à exiger la réforme du fonctionnement de l'Union européenne.

La vision euroréaliste est plus que jamais d'actualité.. La crise permettra au moins de repartir sur de nouvelles bases une fois terminée la phase de récession.

Cela tombe bien car le nouveau Parlement européen élu en juin 2009 prendra justement ses fonctions dans ce contexte de "rebondissement" ...il n'en tient qu'aux citoyens des Etats européens d'ancticiper en votant pour les listes "euroréalistes", notamment celles affiliées au groupe "Libertas" fondé par le héros du non irlandais Declan Ganley.
Alors, une fois que la crise aura pleinement fait sentir ses effets, retroussons nos manches et...repartons sur des bases plus saines!
 
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D
Evidemment, on ne s'oriente guère vers un scenario de sortie de crise.<br /> <br /> Il n'empêche qu'il faut déjà penser à la fin de la crise.
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F
Sur les crédits interbancaires, Monsieur Myard ne dit pas autre chose!
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J
Merci, je m'en souviendrai aux prochaines élections!
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M
Très bien!
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J
au pire, tout redémarrera comme avant la crise et les gens retourneront aux champs<br /> <br /> au mieux, les banques utiliseront les aides pour relancer l'économie réelle..sur des bases saines!
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